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Palm est mort, longue vie à HP !

Palm est une société californienne née en 1992 à Sunnyvale. Leur produit le plus remarquable et populaire est sans conteste le Palm Pilot. Vous savez, ces petits compagnons ressemblant à s'y méprendre à des smartphones d'aujourd'hui, mais qui étaient noirs et blancs, avaient besoin d'un stylet et ne faisaient pas téléphone.

En perte de vitesse au milieu des années 2000 (notamment dû à leur retard technologique,) John Rubinstein reprend la boite et passe à la vitesse supérieure. John vient d'Apple où il a fortement contribué au développement de l'iPhone. Sortent par la suite le Palm Pre puis le Palm Pixi, deux smartphones dont l'innovation principale sera le système d'exploitation: webOS. Malheureusement, c'est trop peu pour redresser la barre et Palm est à vendre.

C'est Hewlett Packard qui s'y colle en avril 2010. HP a besoin d'une présence sur le marché des smartphone et des tablettes tactiles. Leur principal problème: Ils n'ont pas de système d'exploitation. Plutôt que de sauter dans le wagon Android, comme tous ses concurrents, HP se paye donc webOS.

Hier, HP a introduit une nouvelle vague d'appareils tournant sous webOS, tous sous la marque HP.

Palm a donc bel et bien disparu. Ce fut une bien belle histoire. Merci à tous.

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Wikileaks: On croit rêver

J'écrivais hier un billet sur Wikileaks, dans lequel je disais que le site de "révélations" ne fait finalement que révéler. Il n'est pas la cause du problème.

Et je ne croyais pas si bien dire...

20 minutes a décidé hier de relayer des informations publiées par Wikileaks dans son journal. Bien sûr, ils nous rassurent:

Il n’est pas question de mettre en péril l’issue de discussions politiques stratégiques pas plus qu’en danger, évidemment, la vie d’agents de renseignements identifiables ou même la réputation de diplomates. Pas de codes. Pas de nom qui ne soit justifié. Juste le souci de rendre l’information accessible au plus grand nombre, et de donner du sens à notre crédo, le «droit à l’information» pour les trois millions de lecteurs de 20 Minutes.

Mis à part un petit écart sur les premières révélations sur l'Afghanistan l'an dernier, dont a fait son mea-culpa, on retrouve le code de conduite que Julian Assange (fondateur de Wikileaks) s'impose lui aussi. Et c'est bien ce que le gouvernement américain lui reproche: prendre lui-même la décision de quoi publier, alors que le gouvernement américain a déjà interdit la publication des documents (puisqu'ils sont classifiés "secret défense.")

En résumé donc, 20 minutes se met ouvertement au même niveau que Wikileaks. Deux options donc:

  • Finalement, Wikileaks n'est pas si terrible que ça;
  • 20 minutes est devenu une organisation terroriste (selon la terminologie même de nombreuses source d'information nord américaines)

Je vous laisse deviner l'option la plus crédible...

Il est aussi à noter que le New York Times, probablement jaloux de l'exposition que Wikileaks attire depuis quelques mois se dit considérer l'option d'accepter des "leaks" anonymes, sous la même forme que Wikileaks...

Références

Wikileaks: Quelle issue possible?

Situation

Où en est Wikileaks aujourd'hui? Pas plus mal qu'hier on va dire. Peut-être même mieux.

Après quelques attaques en règle, une défection de certains "partenaires" du site (paiement, hébergeurs, registrar) le site est de nouveau debout. Evidemment, la situation est un peu plus précaire qu'avant, notamment financièrement, mais les choses reviennent tout doucement à la normale.

Le problème: quel problème?

Eh oui. Finalement, où est le problème avec Wikileaks?

Des gens ont décidé de diffuser des informations 'secrètes'. Les vrais coupables là dedans sont les gens qui donnent les infos à Wikileaks, pas tellement le site qui les publie. De fait, si on suit la façon dont Internet est articulé aujourd'hui, on ne peut rien faire ou presque contre un site de la sorte. En tout cas techniquement.

En plus, au vu de toute la publicité que l'affaire aura donné à Wikileaks, le site s'en retrouve plus fort. Et il a fait beaucoup d'émules.

Assange va-t'il tomber?

Peut-être, peut-être pas. Difficile à dire.

Si Assange tombe ce sera juste pour montrer l'exemple et cela n'aura à mon sens aucun effet tangible. D'autres sites verront le jour et ceux-là ne seront pas aussi facilement identifiables. Wikileaks continuera sans doute sans lui.

Le fond du problème

Le fond du problème est la nature même d'Internet: Un média accessible à tous, autant pour lire que pour publier. Cela permet de diffuser à la terre entière en quelques clics. Du coup, tout le monde publie ce qu'il veut.

Le problème n'est donc pas Wikileaks. Wikileaks est juste un révélateur.

Est-ce un mal?

La question est complexe.

D'un côté, comment vivre dans un monde sans secret? C'est très compliqué car on a tous besoin de notre "petit jardin secret." Pour être honnête, on conservera cette possibilité. C'est les états et autres organisations qui vont être impactés. Là aussi, les secrets sont légion.

D'un autre côté, est-ce que le fait de pouvoir tout garder secret n'est pas un pouvoir un peu trop dangereux? Le peuple a besoin de transparence pour pouvoir juger du travail accompli et prendre des décisions informées. Tout le système démocratique repose sur cette notion.

Pour conclure, je ne sais pas si c'est un mal ou un bien. Ce que je pense par contre, c'est qu'il va falloir s'y habituer, car ça n'est pas prêt de s'arrêter.

Interdépendance

— Tout le monde fait des trucs de son côté, c'est le foutoir.

— Je sais. Nous nous chargeons de garantir la cohésion d'ensemble. Le problème c'est ce que font les autres.

C'est donc un tout petit ensemble.