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L'endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino

Il Giardino est un restaurant au Cap-Ferret, et il a fait pas mal parler de lui ces dernières semaines. Non-pas pour son service ou sa nourriture, mais pas ses actions, et plus précisément ses actions en justice.

Tout commence le 24 août 2013 avec la publication sur Cultur'elle d'un billet peu élogieux signé de Irrégulière à propos du restaurant. Ce billet - dont j'ai repris le titre pour mon billet - est reproduit intégralement ci-dessous:

Le Cap-Ferret est peut-être le Paradis, mais force est de constater qu’il y est un lieu, autrefois charmant, qui n’évoque plus guère ni le jardin d’Eden ni celui d’Épicure : le petit restaurant Il Giardino, spécialisé dans les pizza (mais pas que !) comme son nom italianisant le laisse présumer, et où nous avions l’habitude de nous rendre une ou deux fois par an. Cette année, ne dérogeant pas à cette tradition désormais ancrée dans le déroulement de nos vacances, nous y allâmes dîner.

Comme le titre de cet article le laisse présager, nous fûmes déçus. Pour plus de commodités, je vais laisser là le passé simple pour vous narrer cette aventure qui ne manque pas de piquant, mais qui par contre laisse désirer côté apéro et amabilité.

Lorsque nous sommes arrivés, un premier serveur nous a demandé, logiquement, si nous désirions manger en terrasse ou à l’extérieur, et comme il y avait pas mal de vent, nous avons opté pour l’intérieur, et sommes donc allés nous installer à une table. Immédiatement, une harpie en gilet fluo nous saute sur le paletot pour nous houspiller de nous installer sans autorisation (alors que, et d’une, nous en avions une, d’autorisation, et de deux… j’aime pas trop me faire engueuler par les serveurs, en général — par personne, du reste, mais encore moins lorsque je suis le client). Bref, ça ne commence pas très bien, mais le malentendu levé, elle nous file les menus. Et la, première erreur fatale dont découlera tout le reste : elle ne nous demande pas, comme c’est la coutume, si nous désirons un apéritif. Or, un apéritif, nous en désirions un (comme très peu de clients manifestement, mais enfin, c’est bien notre droit tout de même). Arrive une deuxième serveuse, qui prend notre commande, mais ne nous demande toujours pas si nous désirions l’apéritif (logique : sa collègue était supposée l’avoir fait), que nous sommes donc obligés de réclamer (nous y tenions).

Dix minutes passent, et toujours pas l’ombre ni de notre apéritif, ni de notre bouteille de vin d’ailleurs. Alors qu’immédiatement après avoir pris notre commande, la deuxième serveuse aurait dû nous le préparer et nous le servir : le principe de l’apéritif, c’est de permettre d’attendre sagement son plat. Enfin, il me semble. Donc je hèle un troisième serveur (nous reviendrons plus bas à cette question épineuse de l’enchaînement des serveurs) et lui dis (aimablement !) que ça serait bien de nous servir l’apéro, parce que sinon, nos plats vont arriver avant lui. Et bingo, alors que serveur n°3 nous apporte (enfin ! Nous commencions à nous dessécher) nos tant désirés apéritifs (sans cacahuètes. Fut une époque lointaine, dans ce restaurant, on nous donnait des cacahuètes avec l’apéritif. Ailleurs, on nous donne même des vraies tapas pour pas plus cher. Ta Panta Rei), nos plats arrivent avec serveuse n°1. Plats que nous renvoyons parce que zut, du coup nous n’en sommes qu’à l’apéro (par leur faute) et que le pastis accompagne mal l’entrecôte-frites. La serveuse bougonne.

Et ça continue. Alors que nous buvions, arrive la patronne, peu aimable malgré ce qu’elle voudra bien affirmer (à côté, les serveurs du café Marly méritent la palme d’or de la courtoisie), vient nous dire de nous signaler quand nous voudrons nos plats, parce qu’ils viennent déjà de jeter une entrecôte et que si ça doit durer 1/2 heure notre histoire, ça serait bien de le dire. Nous essayons donc de lui expliquer notre souci, et de lui faire remarquer ce qui, pour nous et depuis de nombreuses années, est la source du problème dans nombre de restaurants : que les serveurs n’ont plus de tables attitrées et qu’ils vadrouillent au gré du vent, ce qui fait qu’il n’y a plus aucun ordre et que règne la désorganisation la plus totale. Mais là, elle a une excuse (et là, je vous jure que je n’invente rien) : elle ne peut pas faire bosser ses serveurs plus de 44h et il faut qu’elle leur donne des jours de repos, alors comprenez mes braves gens, ça lui ferait trop de personnel à payer.

Stop ! Quoi ? Elle n’a pas le droit de faire bosser ses employés 24/24 7/7 ? Mais franchement, où va le monde !

Bref. On nous apporte notre vin (froid !) et nos plats, réclamés deux fois. L’entrecôte était nouvelle, ok, ce qui n’était pas le cas des pizza, sèche sur les bords. Bon. Nous prenons, quand même, un dessert (ce que n’ont pas fait les gens de la table d’à côté, partis en jurant qu’ils ne reviendraient pas). Bon, ok, les boules de glace étaient grosses. Mais bon.

Ma maman va payer, et essaie de revenir sur l’incident, et se fait envoyer paître par une patronne toujours aussi mal embouchée et dédaigneuse. Et elle a payé les apéros, source du conflit, alors qu’il est d’usage, dans la restauration, de les offrir aux clients lorsqu’il y a un souci (vu la marge qu’il se font dessus, ils peuvent se le permettre).

Conclusion ? Un restaurant où nous n’irons plus parce que la patronne se prend pour une diva (alors que, sérieusement, elle n’est pas la propriétaire de Chez Hortense, non plus), l’une des serveuses serait bien inspirée de ne jamais bosser à Londres parce qu’elle ne risque pas de pouvoir vivre de ses pourboires, et on se fout du client et le sens du commerce est plus qu’approximatif. Je vous engage à le noter dans votre liste noire si vous passez dans le coin !

(tout ça pour deux apéritifs… à quoi tiennent les guerres)

Il Giardino
71 Bd de la plage
Cap-Ferret

Comme on le voit, ce billet manque d'éloges. On peut même en dire qu'il est acerbe et critique. Bref, voilà quoi.

Mais il y a quelques semaines, ce billet est remonté dans le ranking Google et lors d'une recherche avec le nom du restaurant le billet arrivait en position numéro 4. Constatant cet état de fait, la propriétaire du restaurant a décidé d'en découdre avec la blogueuse par justice interposée. Je ne vais pas tout vous raconter en détail, Maître Eolas l'a déjà fait dans beaucoup plus de détails que je ne le pourrai jamais. Je vous engage a lire son article, très détaillé et qui ne laisse pas trop de zones d'ombre.

Du coup, à mon tour, je ne vous recommande pas d'aller chez Il Giardino lorsque vous serez au Cap-Ferret. Pas tellement pour leur nourriture ou leur service - le billet de l'Irrégulière est clair sur la façon dont ça s'est passé une fois, et dans mon jugement à moi, on a le droit de faire des erreurs de temps en temps. En plus, le billet ne raconte qu'un des deux points de vue et pêche donc sans doute d'un peu de biais. Du coup, je ne me prononcerai pas sur ce sujet car je n'en ai aucune expérience.

Par contre, ce que je sais c'est que si vous y allez et que vous vous permettez de commenter une expérience moins que parfaite sur Internet, là, vous risquez bien de vous retrouver devant un juge, sans autre forme de procès. Et je trouve ça triste. Vous me direz, selon mes propres mots, on a le droit de faire des erreurs et rien n'indique que les restaurateurs poursuivraient un second client de la sorte. Mais là, on a plusieurs différences:

  • Les impacts pour les clients sont bien plus importants qu'un simple repas gâché.
  • Les gens qui s'en remettent à la justice avant d'avoir fait le moindre effort de règlement à l'amiable auparavant ne m'inspirent pas confiance.

Mon conseil donc à tous mes lecteurs: n'y allez pas. Il y a plein d'autres restaurants où vous prendrez infiniment moins de risques.