Dans la nuit de Vendredi à Samedi, L'assemblée nationale devait se réunir pour discuter de l'intégration de la résidence principale dans le cacul de l'ISF. On en attendait pas mal pour permettre aux petites vieilles de l'Ile de Ré de garder leur maison. Et pour d'autres choses aussi, même si l'on a bien compris qu'être riche était condamnable. Pourquoi, on ne sait pas, mais si t'es riche, t'es la cible. Note de l'éditeur: Je ne suis pas riche, trés trés loin de là, croyez-moi. Mais si je l'étais (on peut rêver) ca me ferait suer de payer 60% de mes revenus en impôts...

Bref, on attendait donc un peu de discernement de la part de nos députés (qui sont certainement plus riche que moi). Mais non, leurs capacités à se rendre compte qu'un pays qui se vide de ses riches est un pays qui se vide de ses richesses semblent définitivement atrophiées.

Par contre, ils ont voté des choses intéressantes, comme la baisse de la TVA sur le chocolat.

"Le paroxysme de cette nuit va être l'amendement" sur le chocolat, pas l'amendement sur l'ISF, qui a focalisé toutes les passions un peu plus tôt dans la soirée, a plaisanté le rapporteur général du budget, Gilles Carrez, sous le regard amusé de tous ses collègues.

Il y an a que ça amuse, moi ça me fait peur. On a une économie qui est atrophiée par une chappe sociale énorme, un chômage florissant, une dette extérieure dont notre impôt sur le revenu ne couvre même plus les intérêts, une insécurité grandissante et tout ce que trouvent nos députés à faire c'est de légiférer sur la TVA du chocolat!!!

Remarquez, ça va da pair avec le climat politique ambient: On a des pauvres, donnons-leur du chocolat. Je crains qu'il n'y ait plus grand-chose de sérieux à attendre de ces gens-là.

Ce matin dans 20 minutes: "Le PS dénonce la suppression d'emplois". Ca, j'aime. Le PS dénonce. Génial. Pourtant, aprés 14 ans de PS au pouvoir, on n'a vu aucune amélioraton notable de l'emploi. Et bien sûr, c'est la faute de la droite (qui, doit dit en passant, fait de la politique de gauche).

On dénonce. A la place d'essayer de faire en sorte que les employeurs n'aient plus à licensier, on dénonce. Il faut reconnaître, qu'entre les deux alternatives (dénoncer ou proposer de redresser l'économie), dénoncer est quand-même plus facile.

Enfin... Ca fait bientôt 25 ans que ca dure... Espérons que quelques uns vont ouvrir les yeux et vont essayer d'enrayer l'immobilisme et le laxisme ambiant.

Je lis ce matin dans l'express: "Dominique de Villepin l'a confirmé (...) «les jours de grève ne seront pas payés.»" On est bien content. Je me demande pourquoi quelqu'un se donne la peine de le préciser: C'est la loi, tout simplement. Si on les payait, ca ne serait plus des jours de grève mais des jours de congés. Mais on lit aprés: "Le Premier ministre (...) s'est toutefois dit «conscient que cela peut poser de graves difficultés pour les familles» et que, pour y pallier, seraient mis en place «des aménagements, des étalements»". Là, on commence à se demander. Ces gens-là n'auraient-ils pas dû réfléchir aux conséquences de leurs actes sur leurs familles avant d'entamer leur action? En somme, ces gens seraient-ils irresponsables? Mais la fermeté affichée dans le première phrase vole déjà en éclat...

"Marie-Georges Buffet s'est indignée de cette fermeté, rejetant sur le gouvernement la responsabilité du mouvement. La première secrétaire du Parti communiste a par ailleurs condamné le diktat «intolérable», qui a abouti à la reprise du travail à Marseille." Ca y est, la science-fiction est de retour:

1. Appliquer la loi devient "intolérable". Ca, on le savait déjà, et c'est bien malheureux.

2. Le gouvernement est responsables des crétins qui ont pris la corse en otage. C'est pas complètement faux. Le gouvernement aurait fait son boulot, Corsica Ferries aurait pu continuer son activité légitime... Il aurait fallu punir les terroristes.

3. Une demande frivole, ridicule et intolérable est rejetée, c'est un "diktat «intolérable»" !!!

Le jeu entre les patrons et les syndicats n'est qu'un moyen d'aboutir à un équilibre bienfaiteur. Les patrons seraient laissés à eux-même ils se comporteraient comme des charognards assoifés d'argent (reste à prouver). Les syndicats seraient laissés à eux-même l'économie s'arrêterait aussi sec. Le but de l'opération est donc de trouver un équilibre entre le bien de l'entreprise et le bien de ses employés. Quand une des deux parties va trop loin, c'est la cassure. Ca n'est pas un "diktat intolérable". Il est regrétable qu'au 21ème siècle des acteurs importants de la politique française n'aient toujours pas compris cela.

Mais ce conflit représente plus que le transport maritime en méditerranée. C'est tous le service public qui s'en retrouve affecté. En dépensant 2 fois moins, une société concurrente de la SNCM arrive à fournir un meilleur service - quand la SNCM n'est pas en grève !!! Quel est donc la justification du service public SNCM? Cela ressemble à s'y méprendre à un gâchis incroyable de l'argent public. Sa privatisation allégera un peu les finances de l'état.

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE ont finalement abouti (le 5). Dans 20 minutes, nous avons un petit encart avec les réactions des différentes personnalités importantes à cet heureux évènement:

• Jack Straw, chef de la diplomatie britannique: "C'est véritablement une journée historique pour l'Europe et pour toute la communauté internationale (...). Nous sommes tous gagnants."
  Un message clair et positif: On a gagné!
• Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc: "Le vrai travail vient juste de commencer (...). Ce qui déterminera le cadre réel des négociations, c'est la détermination de la Turquie, et la Turquie a déjà fait preuve de cette détermination"
  Un message positif: Haut les coeurs! La tâche reste importante, mais on y va avec joie!
• Wolfgang Schüssel, chancelier autrichien: "Je suis fier du résultat obtenu (...). Nous avons réussi à faire mettre l'accent sur la capacité d'intégration de l'UE."
  Un message positif encore: L'Europe est capable d'intégrer
• José Manuel Barroso, président de la commission européenne: "La Turquie doit gagner les coeurs et les esprits des citoyens européens"
  Un message d'espoir: Il reste beaucoup à faire.
• Jacques Chirac, président de la République française: "Si, dans un mouvement d'humeur (...), on dit 'ils ne sont pas européens, qu'ils s'en aillent', qui nous dit que cet ensemble ne basculera pas dans l'intégrisme?"
  Alors là.... on ne sait plus. Cet homme est-il véritablement notre diplomate en chef? Ce doit être une blague...

Notez quand-même que ces extraits ne sont que de courts morceaux choisis par les journalistes de 20 minutes. Ils peuvent donc avoir été biaisés. Tout de même, ça n'était peut-être pas le moment opportun pour ce genre de diatribe...

La STC a pris la Corse en otage. Ils bloquent les ports et les aéroports afin qu'aucun transport ne puisse aller de et vers la corse. Résultat: En moins d'une semaine les Corses n'ont déjà plus rien à bouffer.

Je me pose en ce moment une question: Comment peut-on tolérer un comportement comme cela? Lorsque des islamistes prennent des gens en otage, c'est intolérable et tout le monde prend les pauvres otages en pitié. Lorsque la STC prend un bateau en otage, c'est limite si on ne les remercie pas. Bon, ce coup-ci, Sarkozy a envoyé le GIGN pour reprendre le contrôle du bateau. C'est quand-même la moindre des choses.

Je me demande pourquoi on ne fait plus respecter la loi dans notre beau pays. La loi n'autorise personne - même pas sous le prétexte de la grêve - à prendre un bateau, un port ou un aéroport en otage. Et pourtant, c'est ce qui se passe aujourd'hui-même, en toute impunité. Pourquoi ne met-on pas ces gens en prison? Ca n'est pourtant pas les chefs d'accusation qui manqueraient...

Mais non, au lieu de les mettre en prison, on va leur donner de l'argent et leur payer leurs jours de grêve, comme ça, ils retourneront au travail. Jusqu'à la prochaine fois.

Quand Le Pen est arrivé au second tour, j'ai pensé que c'était une trés bonne chose pour la France. Je me suis dit que ça allait donner le coup de pouce final qui aiderait nos politiques à comprendre qu'une grande part des Français en ont marre de la situation actuelle, où n'importe quelle minorité n'a qu'à descendre dans la rue pour voir toutes ses revendications acceptées avec un sourire crispé.

Et pourtant, on y aurait presque cru. En Novembre 2002, les routiers sont sur le pied de guerre prêt à bloquer Paris, comme ils l'avaient déjà fait plusieurs années auparavant. Mais le duo Sarkozy-Raffarin décide de mettre un terme prématuré au siège parisien en retirant les permis des routiers restés en travers de la route. Eh oui: Garer son camion au milieu d'une nationale est illégal. Quelle surprise! L'ordre et la loi règnent en France pour la première fois depuis bien longtemps.

Mais cette action isolée ne se révelera pas être le prémisse du grand nettoyage qui nous fait pourtant cruellement défaut. Il n'est qu'une bulle isolée, sans conséquences profondes. Le Pen n'a plus trop de beaux jours devant lui, l'âge n'aidant pas. L'extrême droite française est fracturée à l'extrême, et c'est une chance extraordinaire, car la porte est grand ouverte comme nous l'a montré la dernière élection présidentielle.

Espérons que quelqu'un de modéré trouvera une porte de sortie. L'extrême droite ne restera pas sourde aux appels des Français trés longtemps.

Voici, en vrac (un tout petit peu filtré), les titres lus dans 20 minutes en page 2 et 3, juste en ouvrant le journal:

- Prison avec sursis pour un parent d'élève agressif
- Viols dans un CAT
- Un cadavre calciné retrouvé à Herblay
- Fronde contre une expulsion
- Trois jeunes écroués pour des vols avec violence à Montreuil
- Mosquée du 11°: quatre mises en examen
- Dix arrestations pour agressions de dabistes
- Scientologie: manif et contre-manif
- La délinquance recule en septembre

Mine de rien, on est bien content qu'elle ait reculé en Septembre, parceque Octobre s'annonce mouvementé !!!

C'est le titre que j'ai lu hier dans 20 minutes. Et le sous-titre, en exclusivité: "La baisse importante des abus se confirme après le renforcement des contrôles". On est bien content de le savoir.

On se demande quand-même si ce sont les politiques ou les journalistes qui se foutent de notre gueule. Donc ca y est? C'est fini? On peut continuer comme avant?

Je dirai plutôt qu'un pas minuscule a été fait vers l'avant. Notez que c'est effectivement une nouvelle d'une envergure importante, tant ça faisait longtemps qu'on n'avançait plus!!! M'enfin quand-même !!! "La France guérie" !!! De qui se moque-t'on ?

Je résume l'histoire:

1. HP annonce un licenciement mondial et la France semble plus touchée que les autres pays Européens

2. Villepin déclare publiquement (un Samedi, certains pourraient penser qu'il a mieux à faire qu'à se ridiculiser publiquement un Samedi) qu'il trouve "normal" que le géant informatique "rembourse" les aides dont il a bénéficié en France.

Alors là on fait déjà une pause afin de réfléchir. On ne rembourse pas une aide, ça n'existe pas. Donné c'est donné comme disent les enfants, et reprendre c'est voler. Et je doute que les aides venaient avec une clause "Tu ne licenciera point" sous réserve d'annulation. On est déjà dans le monde de la farce. Mais ça n'est pas fini...

3. HP déclare n'avoir reçu aucune aide. Cette affirmation sera vite confirmée.

Alors là, la farce est consommée. Villepin est finalement tourné en ridicule complet. Heu... non en fait. Aucun journaleux ne fait état de Villepin comme étant "irresponsable" et déblatérant des accusations mensongères, illégales et frivoles. Apparemment, ça fait maintenant partie des moeurs.

Si le gouvernement pense que c'est en harcelant les employeurs qu'il va créer des emplois, alors il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Mais tant qu'ils auront le soutien des médias, les français ne le verront pas.