<< La légendaire diplomatie française | Page d'accueil | Les emplois >>

SNCM: Fin de la crise

Je lis ce matin dans l'express: "Dominique de Villepin l'a confirmé (...) «les jours de grève ne seront pas payés.»" On est bien content. Je me demande pourquoi quelqu'un se donne la peine de le préciser: C'est la loi, tout simplement. Si on les payait, ca ne serait plus des jours de grève mais des jours de congés. Mais on lit aprés: "Le Premier ministre (...) s'est toutefois dit «conscient que cela peut poser de graves difficultés pour les familles» et que, pour y pallier, seraient mis en place «des aménagements, des étalements»". Là, on commence à se demander. Ces gens-là n'auraient-ils pas dû réfléchir aux conséquences de leurs actes sur leurs familles avant d'entamer leur action? En somme, ces gens seraient-ils irresponsables? Mais la fermeté affichée dans le première phrase vole déjà en éclat...

"Marie-Georges Buffet s'est indignée de cette fermeté, rejetant sur le gouvernement la responsabilité du mouvement. La première secrétaire du Parti communiste a par ailleurs condamné le diktat «intolérable», qui a abouti à la reprise du travail à Marseille." Ca y est, la science-fiction est de retour:

1. Appliquer la loi devient "intolérable". Ca, on le savait déjà, et c'est bien malheureux.

2. Le gouvernement est responsables des crétins qui ont pris la corse en otage. C'est pas complètement faux. Le gouvernement aurait fait son boulot, Corsica Ferries aurait pu continuer son activité légitime... Il aurait fallu punir les terroristes.

3. Une demande frivole, ridicule et intolérable est rejetée, c'est un "diktat «intolérable»" !!!

Le jeu entre les patrons et les syndicats n'est qu'un moyen d'aboutir à un équilibre bienfaiteur. Les patrons seraient laissés à eux-même ils se comporteraient comme des charognards assoifés d'argent (reste à prouver). Les syndicats seraient laissés à eux-même l'économie s'arrêterait aussi sec. Le but de l'opération est donc de trouver un équilibre entre le bien de l'entreprise et le bien de ses employés. Quand une des deux parties va trop loin, c'est la cassure. Ca n'est pas un "diktat intolérable". Il est regrétable qu'au 21ème siècle des acteurs importants de la politique française n'aient toujours pas compris cela.

Mais ce conflit représente plus que le transport maritime en méditerranée. C'est tous le service public qui s'en retrouve affecté. En dépensant 2 fois moins, une société concurrente de la SNCM arrive à fournir un meilleur service - quand la SNCM n'est pas en grève !!! Quel est donc la justification du service public SNCM? Cela ressemble à s'y méprendre à un gâchis incroyable de l'argent public. Sa privatisation allégera un peu les finances de l'état.