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Update: Quick: quand l'histoire se répète

Petit rappel d'histoire contemporaine: quelques personnes meurent de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en 2002. Certains avaient mangé dans un Buffalo Grill peu avant. Le lien fut vite fait et la chaîne de restaurants se retrouve ... vide. En effet, l'histoire fait la une de tous les journaux et l'image de Buffalo Grill est définitivement écornée. Les semaines qui suivent sont une catastrophe pour l'enseigne: effondrement du cours en bourse, baisse de la fréquentation.

Ici et maintenant en janvier 2011, on a un jeune qui meurt le lendemain d'un dîner chez Quick. Diantre.

On a donc fermé le Quick. C'est aussi simple que ça. Pourquoi est-ce qu'on soupçonne le Quick? Car le père du jeune a lui aussi été malade dans la nuit. Comme il a mangé lui aussi au Quick, ben forcément c'est Quick le coupable.

La une de la presse donc, on lirait presque "Quick tue un adolescent". C'est ahurissant.

Le pire c'est qu'on lit aussi dans la presse des analystes dire qu'il ne faut pas accuser Quick trop tôt, qu'on ne sait même pas encore de quoi le jeune est mort !!!!

Et tout cela ne gène pas nos amis journalistes de déballer les titres les plus accusateurs envers la marque de fast food. Des preuves? non. Des assomptions? non. Des suspicions? non. Des conneries? affirmatif.

Voilà l'utilité de la presse aujourd'hui: Colporter des ragots. Rien de plus.

Update 25 jan 2011: Comme par magie, deux autres personnes se sont retrouvées malades après avoir dîné chez Quick hier. Re-diantre. Des dizaines de milliers de personnes mangent chez Quick tous les jours. Forcément, il y en a qui tombent malade après. C'est couru.

Donc, évidemment c'est encore dans la presse avec un logo Quick haut comme mon écran. On en dit aussi qu'aucun lien n'est fait avec l'enseigne. Enfin, sauf dans la presse bien entendu. Là, le lien est clairement fait. Et on ne sait toujours pas de quoi est mort le jeune, mais dans l'attente on fracasse tout ce qu'on peut sur Quick. Pourquoi pas après-tout ?

Update 31 jan 2011: Ca y est, nous avons un gagnant !!! Après 7 jours de canular, il nous fallait un spécialiste des maladies infectieuses pour dire que si le soir en question seules deux personnes étaient tombées malades, la responsabilité du restaurant était du coup très improbable. Référence

Le bon sens n'aurait-il pas pu s'en charger à sa place? Ou à défaut, les journalistes? N'appliquent-ils pas un minimum de réflexion avant de publier un article?

En attendant, on maintient le restaurant fermé. Au nom du sacro-saint principe de précaution. Quelle misère.

Update 01 fev 2011: Finalement, il y a quand-même une des parties impliquées qui s'est comportée de façon impeccable: Quick. Dès le premier jour ils ont dit que tout était possible, y compris une erreur de leur part. Ils ont aussi dit d'entrée de jeu que s'ils étaient responsables ils feraient face à leurs responsabilités.

Bien mieux que les journalistes en somme, que l'histoire commence déjà à emmerder. Du coup on ne voit presque plus rien dans la presse. Après tout, s'ils ne sont pas coupables, il n'y a donc rien à ajouter ! Les dédouaner? Naaaaaaan, déconnez pas, c'est une mégacorporation, on va quand-même pas être gentils avec eux non ?

Inondations dans l'Aisne: L'industrialisation de l'assistanat

En ce début d'année, les actualités ont pas mal tourné autour des inondations. Certaines à l'autre bout du monde (Brisbane, Australie) d'autres dans notre bonne vieille France, dans l'Aisne.

Même si l'ampleur des dégâts est sensiblement différente (quelques villages vs une métropole) L'un dans l'autre, les situations sont similaires. Ce qui est différent par contre, c'est la réaction des "pauvres gens", en tout cas ceux qui passent à la télé, filmés par des journalistes avides de croustillant.

D'un côté, on a le flegme anglo-saxon. On s'accroche aux arbres, on s'exclame incroyable, on s'entraide. On se plaint aussi, quand on a tout perdu. C'est dur. Voilà ce qu'on entend.

De l'autre côté, on a Madame Michu, qui n'a pas voulu évacuer sa maison. Vous vous rendez compte, ils voulaient que je m'en aille de chez moi et qui se plaint La boulangerie est fermée vous comprenez, et les autorités ne viennent même pas distribuer de la nourriture !!!. Même pire, j'en ai entendu une qui s'exclamait: ils sont passés hier vous comprenez! Ils m'ont amené du pain, vous vous rendez compte! Pas de fromage, pas de jambon, juste du pain!!! Comment voulez-vous que je fasse...

C'est triste. Et c'est malheureusement représentatif de la société française du début du 21° siècle: Aucune prise de responsabilité, le malheur vient forcément des autres, gouvernement, police, etc.

Allez, comme je suis en forme, un autre exemple. Ma femme est professeur des écoles. Elle enseigne le CM2. Le contexte: le professeur met une appréciation dans le carnet de l'élève:

Élève consciencieuse et appliquée, mais attention au bavardage.
La maman, outrée, demande donc à rencontrer l'enseignante.
Vous comprenez, j'ai fait ma petite enquête, ma fille n'est pas la seule à bavarder, et pourtant c'est la seule à avoir une remarque dans son carnet.
En effet, on peut se poser la question, et la maman marque un point: on ne peut bavarder tout seul, il faut être au moins deux!
En effet, elle a un mot car c'est elle qui bavarde le plus, et qui entraîne les autres à bavarder.
Ah mais oui mais non, je n'accepte pas que vous stigmatisiez ma fille de la sorte, c'est inacceptable. Je ne sais pas si je vais signer le mot dans le carnet, il faut que je voie avec mon mari!
Encore une fois, une déresponsabilisation entière et complète, et on se rabat sur les gens en fonction. En effet, de qui d'autre peut venir la faute? La seule note positive c'est que ces gens sont quand-même en minorité aujourd'hui. Mais combien en faut-il pour tout foutre en l'air ?